Une journée avec le PGHM, zoom sur la sécurité en montagne
6 décembre 2024Pour les amateurs d’activités loin de la foule et de liberté, les Hautes Vallées – La Grave, la Clarée, l’Izoard offrent la possibilité de sortir des sentiers battus avec des paysages à couper le souffle en ski de randonnée et en raquettes. Toutefois la montagne est capricieuse et encore plus en hiver.
Une bonne connaissance du milieu et de la neige est nécessaire pour la sécurité de chacun parce qu’au fond ce qu’on veut c’est que tout le monde rentre à la maison sain et sauf pour boire un bon chocolat chaud. Avec les premières neiges qui arrivent, est-ce que ça ne serait pas le moment parfait pour revoir quelques bases ou en apprendre davantage sur la sécurité en montagne ?
le trio
GagnantHors des pistes sécurisées des stations de ski alpines il faut se munir du kit sécurité : le Détecteur de Victime en Avalanche (DVA), la pelle et la sonde. Ces trois équipements sont indissociables. La chose la plus importante est de savoir les utiliser et de contrôler régulièrement leur bon fonctionnement, afin d’être efficace au moment de s’en servir.
Préparer sa journée de ski de rando ça commence la veille
Le but premier est que tout le monde passe du bon temps en montagne, mais pour cela, il y a quelques règles et réflexes qui sont primordiaux. Comme nous l’explique Jean-Nicolas Louis, guide de haute montagne et membre du PGHM des Hautes-Alpes : une sortie de ski de randonnée ou de raquettes, ça se prépare. Il nous explique également l’importante règle du 3 par 3 de Munter, en parlant des différents facteurs à prendre en compte à différents moments temporels.
Zoom sur
le 3 x 3- Le premier facteur à prendre en compte est le facteur humain, c’est-à-dire l’état d’esprit mental et physique dans lequel le groupe se trouve. ex : la fatigue, la tristesse, l’expérience….
- Le second facteur important est la météo, il faut prendre en considération la météo du jour, la visibilité, le vent mais aussi lire attentivement le Bulletin d’Estimation des Risques d’Avalanches (BERA) réalisé par Météo France.
- Le dernier facteur important est le terrain. En effet, il est important d’observer sur la carte les zones et les passages techniques ainsi que les pentes raides dépassant les 25%.
Une fois que ces facteurs ont été identifiés, ils seront anticipés la veille à la maison lors de l’organisation et ils seront le jour j des facteurs à prendre en considération et qui demanderont de l’adaptation en arrivant au parking et en étant sur les skis. En combinant tous ces facteurs, cela permet de rester à l’affût de tout risque et danger, puis si les conditions ne permettent pas une sécurité optimale, faire demi-tour devient la meilleure option.
Avoir les bons réflexes
c’est la vie !- toujours prévenir un proche de l’itinéraire choisi même et surtout si le matin il y a un changement de plan. Prévenir un proche permet aux secouristes de gagner du temps et de chercher au bon endroit.
- avoir le matériel adéquat et savoir l’utiliser est primordial, permet de ne pas se mettre en danger et de ne pas mettre en danger les autres.
- préparer un fond de sac à chaque sortie pour permettre de tenir dans le temps si les secours ne peuvent pas arriver de suite. C’est-à-dire prévoir des affaires chaudes supplémentaires, une trousse de premier secours avec une couverture de survie, une frontale et de quoi boire et manger.
- toujours éloigner son portable du DVA et ne pas les stocker ensemble pour éviter les interférences.
“Le seul et unique contact téléphonique, c’est le 112”
Un métier à risque
Les secouristes en montagne, comme le PGHM et les CRS Montagne, prennent des risques chaque jour, comme nous explique Jérôme Maltete, commandant en second du PGHM des Hautes-Alpes, “sortir l’hélicoptère ou déployer des hommes sur le terrain est un risque que chacun prend pour sauver les victimes en montagne.” Ce métier demande du sang-froid et une condition physique optimale pour évoluer et secourir en haute montagne. Jérôme préfère d’abord mettre l’accent sur le fait que les secours en France sont gratuits et qu’il ne faut pas attendre de se mettre vraiment en difficulté avant de les solliciter. Cependant, il met également en garde sur l’importance de ne pas les solliciter pour des bobos qui peuvent se régler sans l’aide de secours supplémentaire et l’utilisation d’un hélicoptère.
Donner
l'alerteLorsque la limite entre appeler ou non les secours est claire, Jérôme continue sur le déroulement d’un appel en ajoutant “le seul et unique contact téléphonique, c’est le 112”. À partir du moment où il y a du réseau, le 112, numéro d’urgence européen, va utiliser le réseau sur place qu’importe l’opérateur. Il faut savoir que le 112 est géré par les pompiers depuis maintenant plus de 2 ans, le service est équipé de la technologie AML permettant de recevoir de manière automatisée la géolocalisation précise.
Que dire ?
Dans le contenu de l’alerte, il faudra renseigner l’endroit où l’on se trouve avec les coordonnées GPS (qu’on récupère sur Google Maps/ dans les outils du téléphone) ainsi que l’altitude et les conditions météo sur place. Il faudra ensuite renseigner sur la nature de l’accident afin de permettre aux secouristes d’en savoir plus, mais aussi, de définir la priorité. N’ayant qu’un seul hélicoptère pour les Hautes-Alpes, les secours se doivent de savoir s’il y a une urgence vitale ou une blessure moins grave, si plusieurs secours se déclarent en même temps. Pas de panique, s’il manque des informations, les professionnels au téléphone sauront vous accompagner et demanderont les informations manquantes.
Si besoin de secours c’est “Yes” !
Lorsque que l’hélicoptère est proche, le signe est soit le “Y” pour Yes, j’ai besoin des secours ou le “N” de No, je n’ai pas besoin des secours. De plus, lorsque l’hélicoptère arrive il amène avec lui un souffle très puissant, veillez à mettre toutes vos affaires dans le sac à dos pour éviter qu’elles ne s’envolent.
La sécurité avant tout
Partir accompagnéLa pratique du ski de randonnée demande une bonne connaissance de la montagne hivernale, la capacité d’estimer les risques du terrain et identifier les zones à risque avalancheux. Si vous avez peu ou pas d’expérience de la randonnée en montagne en hiver, il est vivement recommandé de partir avec un professionnel de la montagne.
Un pas vers l'autonomie se former & apprendre
À savoir, la durée moyenne de survie en avalanche est estimée entre 15 et 18 minutes après l’ensevelissement. C’est pour cela qu’il est important de se former ! Plus on connaît les gestes, plus on est efficace lors d’un secours. Après 18 minutes les chances diminuent drastiquement passant de 91% de chance de survie à 34%. Chaque minute compte !