BALADES À LA DÉCOUVERTE DE L’HISTOIRE DES ALPAGES DE LA MEIJE
La vallée de la haute Romanche, au pied de la Meije, c’est la beauté des contrastes : du côté ombragé les glaciers et les sommets qui frôlent les 4000 m et du côté ensoleillé, une symphonie pastorale avec terrasses verdoyantes, prés fleuris et par ci par là des petits groupements de maisons en pierre qui se serrent autour d’un clocher, les plus hauts se trouvant aujourd’hui vers 1900 m d’altitude.
Pour profiter au mieux de ce que pouvait offrir cette terre rude qu’est la montagne, les paysans d’antan se faisaient nomades. Au fur et à mesure que l’herbe gagnait de l’altitude, les gens et les bêtes montaient aussi.
L’habitat « en étage » reflète ainsi les étapes des travaux agricoles au cours de l’année.
A chaque saison son altitude.
Puis, au fur et à mesure que la population a augmenté, les hameaux des traverses devinrent à leur tour des « villages d’hiver ».
Une partie de la famille passait l’été en bas, notamment les plus âgés et les plus jeunes.
Ceux qui étaient en âge de participer aux travaux agricoles déménageaient à chaque saison. Dès que la neige avait fondu au printemps, ils partaient s’installer dans les hameaux saisonniers vers 1700 – 1900 m d’altitude en emmenant tout, de la batterie de cuisine au cochon.
Les champs sont pentus, il fallait donc terrasser avant de planter. Chaque année on remontait la terre et les cailloux qui avaient glissé avec la fonte des neiges. Les hommes faisaient des allers-retours entre le hameau saisonnier et le village permanent pour s’occuper des travaux d’en bas.
Là-haut, ils faisaient les foins qu’ils stockaient dans des granges d’altitude : les « baraques ».
Vers la fin de l’été, ils redescendaient pour aider à la récolte et à la fenaison aux hameaux intermédiaires et puis vers la Toussaint, au moment des premières neiges, tout le monde se rapatriait aux villages permanents pour y passer l’hiver.
La saison des neiges était la saison des travaux d’intérieur, de la confection de vêtements et des outils, ou pour certains la saison pour gagner sa vie ailleurs.
La saison des travaux agricoles était courte et intense.
Les terrasses de seigle ne sont plus cultivées depuis les années 1960. Les plus hautes, vers 2000 m d’altitude, ont été abandonnées dès le début du XXème siècle. Seuls les potagers persistent, même si les gens n’en dépendent plus pour leur survie. Ceux qui ont des bêtes en alpage les confient à un berger ou montent les garder à la journée. Les vacanciers ont investi les hameaux d’alpage.
L’architecture de la maison traditionnelle
Traditionnellement, les maisons étaient construites avec des pierres récupérées dans les lits de rivières car du Moyen Âge à la fin du XIXème siècle la vallée était pratiquement dépourvue de forêts.
Ces maisons en pierres naturelles étaient relativement petites et par conséquent, chaque famille ne pouvait garder que quelques bêtes durant l’hiver. Bêtes et hommes se partageaient le rez-de-chaussée, les foins étaient stockés à l’étage.
Les pignons présentaient parfois des ouvertures triangulaires pour assurer une aération qui favorisait le séchage.
Les incendies ravagèrent les villages et les hameaux du canton à plusieurs reprises, aussi bien on trouve peu de maisons qui datent d’avant le XVIIIème – XIXème siècle. Mais qu’en est-il de ces pierres datées parfois des siècles précédents ?
Ces « pierres millésimées » étaient souvent réutilisées quand on reconstruisait une maison, certaines ont été posées lors d’un agrandissement ou d’un changement de propriétaire. Elles ne représentent donc pas un moyen sûr pour dater la construction.
A côté de la maison d’habitation se trouvait souvent une « chambre », une toute petite maison individuelle, posée à l’écart de la maison principale, probablement pour sauver les provisions et les possessions de valeur en cas d’incendie.
Le petit balcon qu’on voit souvent sur le mur qui est face au soleil servait à faire sécher les « bleytes », brique de crottes. Dans ce pays, pauvre en bois il fallait se rabattre sur un combustible alternatif. Quoi de plus naturel que les crottes de brebis, énergie renouvelable de nos ancêtres.
Tassées, découpées en carrés et séchées sur des petits balcons en face sud des maisons traditionnelles, les « bleytes » servaient ensuite à chauffer les poêles. Seul inconvénient, une légère odeur à la combustion.
Les bleytes ne dégageaient pas assez de chaleur pour chauffer les fours communaux. Par conséquent, on se limitait à une fournée de pain par an. Le pain bouilli ou pain noir, se conservaient toute l’année.
Suggestions de balades pour découvrir le patrimoine des alpages
Balades à la demi-journée :
- Ventelon – les Clots – la Celle des Juges – Ventelon, env. 3 km, 260 m de dénivelé.
- La Grave – les Terrasses – l’oratoire du col de Portes – les Clots – Ventelon – La Grave, env. 5 km, 450 m de dénivelé.
- Villar d’Arène – les Cours – le Pied du Col – Villar d’Arène, 10 km, 290 m de dénivelé.
Balades à la journée :
- La Grave – Les Terrasses – les Clots – la Celle des Juges – les Hières – Valfroide – l’Aiguillon – les Cours – Villar d’Arène – La Grave, env. 15 km, max 850 m de dénivelé. Possibilité de raccourcir en suivant la route entre les Terrasses et les Hières.
- Sentier Paul Louis Rousset
- Sentier des Mules, plateau d’Emparis
- Le Grand Tour du Canton à partir de La Grave, Villar d’Arène ou le Chazelet, à VTT ou VTT à assistance électrique, 30 km, 980 m de dénivelé. Possibilité de raccourcir le parcours.
- Les hameaux de Villar d’Arène, circuit VTT assez facile, 10 km 290 m de dénivelé.