À la Maison des Bêtes à Laine, Faustine et Pierre élèvent brebis et agneaux, mais s’appliquent aussi à valoriser leur filière et leur savoir-faire, au travers d’une viande de qualité, d’une laine made in Hautes-Alpes et d’une ferme pédagogique. Fiers de leur héritage et confiants dans leur travail, ils défendent un élevage à taille humaine.

Cervières, village situé à 1620 mètres d’altitude au pied du Lasseron et du col de l’Izoard. C’est dans cette bourgade d’à peine deux cents âmes que se trouve La Maison des Bêtes à Laine. Cette ferme compte autant de brebis que le village d’habitants. Contrairement à l’été où les cloches animent le quartier et les alpages ; en hiver, les bêtes se tiennent au chaud dans la bergerie. Parquées avec précaution en fonction du nombre d’agneaux qu’elles portent, elles occupent la majeure partie de leur temps à mâcher du foin.

Nous sommes accueillis par Faustine et Pierre qui a grandi ici au milieu des moutons et du foin. Les deux jeunes éleveurs font aujourd’hui perdurer la tradition familiale sous forme de GAEC. C’est en effet le grand-père de Pierre qui a construit cette ferme en 1978. Jean-Pierre et Bernadette, ses parents, ont repris l’affaire en 1984 et ont créé la ferme pédagogique en 2011. En 2023, ils ont passé le flambeau à leur fils et sa compagne, tous deux diplômés d’un BTS agricole.

Maison des bêtes a laine ©F. Dupuis
©Fabien Dupuis

Les éleveurs consacrent la majeure partie de leur temps à l’élevage. Ici, ce sont 250 agneaux de races Mérinos d’Arles, Préalpes du Sud ou Mourérous qui naissent chaque année : 200 au printemps, dont environ 150 en une vingtaine de jours, et 50 à l’automne. Quand ils atteignent 35-40 kg, ils sont vendus pour leur viande, sous les labels L’agneau de l’adret ou L’agneau de Sisteron.

En outre, depuis 2015, la laine des brebis est valorisée. La tonte offre près de 350 kg de laine, triée sur-le-champ. Uniquement 100 kg, de qualité suffisante, sont confiés à d’autres entreprises françaises situées en Haute-Loire et dans la Creuse pour être transformées en pelotes, en semelles de feutres et bientôt en chaussettes.
Bernadette confectionne également quelques bonnets pour étoffer la gamme de produits dérivés.

Autant d’objets doux et colorés que pourront apprécier les visiteurs de la ferme pédagogique : particuliers (sur rendez-vous), mais aussi écoles et centres de loisirs. Organisées d’octobre à mai, les visites s’articulent autour de trois axes principaux : une présentation vidéo de 30 minutes, une visite de la bergerie de 30 minutes et une démonstration du travail de la laine de 30 minutes (filage, teinture, tissage, cardage ou encore feutrage). Depuis quelques années, sont aussi proposés aux adultes des ateliers pratiques autour du travail de la laine d’une durée de 1 h 30 à 2h. C’est Pierre, formé par sa maman, qui assure les démonstrations… faisant preuve d’une habileté remarquable !

Maison des bêtes a laine ©F. Dupuis © Fabien Dupuis
Maison des bêtes a laine ©F. Dupuis © Fabien Dupuis

Retrouvez la vie des bêtes à laine sur le site www.lamaisondesbetesalaine.com ou sur la page Facebook « Ferme Pédagogique La Maison des Bêtes à Laine » et, surtout, allez à la rencontre de Faustine et de Pierre qui vous partageront leur histoire et leur expérience.

 

Texte et photos : Fabien Dupuis, ambassadeur des Hautes Vallées
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