Découvrez l'histoire fascinante de la mine de la cabane

Aujourd’hui, suivez Amandine qui a exploré pour vous la fascinante mine de la Cabane, à Villard-Saint-Pancrace.

Le temps d’une journée, on s’embarque dans un voyage dans le temps à travers les galeries minières de Villard-Saint-Pancrace, où l’histoire des paysans-mineurs reprend vie.

Le parcours débute au Centre Montagne, où nous rencontrons Yvan Colomban, héritier d’une lignée de mineurs de Villard. Le musée de la Mine de la Cabane présente des outils d’époque et des souvenirs uniques. Grâce aux panneaux pédagogiques, chaque visiteur découvre l’impact de cette activité minière sur le patrimoine et l’identité locale de Villard-Saint-Pancrace.

Visite mine de la cabane A. Balacé © Amandine Balacé

L’ère de l'exploitation minière

À partir de 1713, avec le traité d’Utrecht, Briançon devient une ville frontalière fortifiée pour sécuriser les passages alpins stratégiques. En réponse à une interdiction de déforestation pour préserver les ressources, l’exploitation du charbon débute.

Ce “charbon de terre” sert à produire de la chaux pour les forts et à chauffer les garnisons, mais sa qualité limitée mène rapidement à des restrictions d’usage.

Cependant des analyses menées dès le XVIIIème siècle révèlent et confirment le manque de qualité de ce charbon. Ce dernier étant terreux et friable, il ne peut plus être utilisé pour la construction. C’est ainsi que le 21 janvier 1733, la commune de Villard-Saint-Pancrace pose un règlement expliquant les bases de l’exploitation minière.

Le village devient le centre de production de charbon au service du Roi, Louis XV, et se positionne comme une ville centrale dans les échanges du Briançonnais. L’extraction se poursuit jusqu’en 1982, malgré des conditions de travail difficiles et des risques graves pour les mineurs, comme la silicose.

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Le travail à la mine de la Cabane

Pour extraire le charbon des mines, les paysans-mineurs devaient creuser dans la roche. Ils se servaient d’explosifs pour créer des galeries et entrer profondément sous la terre. À l’aide d’un outil, ils perçaient un trou et inséraient la “marmotte”, l’explosif.

L’extraction du charbon nécessitait des techniques minutieuses et éprouvantes. Les mineurs perçaient des trous dans la roche pour insérer des explosifs appelés “marmottes” afin de creuser des galeries. Pour transporter la roche et le charbon, ils installaient des rails artisanaux, et une fois les galeries prêtes, des wagonnets adaptés circulaient.

Pour utiliser le charbon extrait et ainsi se chauffer, il fallait le réduire en poudre et le mélanger à de l’eau. On appelle cela le pétri. En dépit des risques, les mineurs utilisaient des lampes à carbure, bien qu’elles présentent un danger avec le grisou, un gaz explosif.

Les principales veines de charbon dans la commune de Villard-Saint-Pancrace ont été localisées entre le torrent des Ayes et le Gros Rif entre 1200 à 1400 mètres d’altitude, , avec des galeries atteignant jusqu’à 400 mètres de profondeur au XXe siècle.

L'organisation des mines de charbon dans le Briançonnais

Au XIXe siècle, l’exploitation des mines de charbon s’organise entre communes rurales, propriétaires-cultivateurs et entrepreneurs locaux. Suite au code forestier de 1800, de nombreuses concessions apparaissent entre 1805 et 1904, autorisant l’extraction de charbon, essentiel pour remplacer le bois en hiver. Près de cinquante concessions voient le jour dans le Briançonnais, certaines très productives.

Cette activité devient ainsi une source d’emploi essentielle, permettant à la population de subsister et de rester ancrée dans la région en dépit des défis hivernaux.

Cinqs grandes concessions minières sur la commune de Villard-Saint-Pancrace

    1. Saint-Jacques et Saint-Jean : Ces concessions étaient très exploitées, gérées par des sociétés minières et des paysans-mineurs, jusqu’à la fin de leur activité en 1975.
    2. La Plainte Saint-Pancrace : Peu exploitée, cette concession cesse dans les années 1930.
    3. Le Grand-Villard : L’une des plus grandes et des plus anciennes concessions, active jusqu’en 1988.
    4. La Tour : Unique concession exploitée par puits, avec une activité qui se termine dans les années 1920.
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Découvrir la mine de la Cabane

Une immersion dans le passé.

Après une introduction historique donnée par Yvon Colomban, Maëlle et Maëlys du Centre Montagne nous accompagnent vers la mine de la Cabane. À travers un sentier accessible à toute la famille, d’environ ¾ d’heure et un dénivelé modéré de 200m, nous plongeons dans un passé minier fascinant. Le parcours, jalonné de vestiges comme des galeries bouchées et des câbles métalliques utilisés pour transporter le charbon, nous conduit à l’entrée de la mine de la Cabane.

Arrivées devant l’entrée de la galerie, on enfile le casque et allume la lampe frontale. Il faut imaginer qu’à cette époque, les paysans-mineurs allaient seulement travailler à la mine l’hiver, car le reste du temps ils s’occupaient de leurs cheptels et de leurs champs.

On se retrouve alors dans le noir, le dos courbé, faisant attention à ne pas se cogner la tête contre le plafond de la galerie. Au sol, on observe des traces de marmottes, avec les trous de leurs terriers encore bien visibles.

La visite dans la galerie dure une vingtaine de minutes environ. Des pensées concernant notre rapport actuel au travail viennent en tête. L’impression de rentrer dans un monde parallèle et comparer nos plaintes de ce qu’on arrive aujourd’hui à supporter et ce que nos anciens ont vécu et accepté. C’est avec les yeux plein d’admiration que l’on continue la visite de la mine de la Cabane.

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Le paysan-mineur

“Le mineur est avant tout un paysan, et se perçoit comme tel.”

Après les récoltes d’été, il se rend dans les mines, un travail complémentaire à son activité agricole. Le métier de mineur, transmis de père en fils, était vécu comme une liberté, et non une contrainte, avec une organisation de travail flexible, dictée par la saisonnalité.

Dans le Briançonnais et plus particulièrement à Villard-Saint-Pancrace, le métier de mineur était transmis de père en fils, en travail d’équipe. Les instructions venant des ingénieurs des mines étaient bien reçues, mais ne furent pas toujours utilisées.

Chaque mine, chaque quartier et chaque village avait son mode de fonctionnement. Et souvent des conflits pouvaient éclater avec les gardes-mines, présents pour faire respecter les dispositifs techniques et particulièrement attachés à leur manière de procéder.

Les différents outils De la mine

  • La ramasse ou schlitte vosgienne servait à transporter le charbon. On pouvait y déposer jusqu’à 250kg de charbon.
  • Les mulets servaient à charger le charbon. Une grosse roue avec une caisse posée était charriée par le mulet.
  • La pioche pour briser la roche et extraire le charbon.
  • La barre à mine est un levier qui permettait de soulever et déplacer des blocs de charbons ou de roches lourdes.
  • Le marteau et le burin servaient à détacher le charbon des couches de roche plus dure.
  • La lampe à huile était pour l’éclairage
  • Le ventilateur manuel était utilisé parce que l’air ne circulait pas correctement, ainsi les ventilateurs manuels réduisaient les risques liés aux gaz toxiques.
  • Le crible et le tamis étaient utilisés pour trier le charbon en différentes tailles.
  • Les paniers et sacs servaient à transporter le charbon hors des mines, dans des paniers en osiers, sacs en toile…
  • Les échelles étaient particulièrement utiles dans les mines verticales, des échelles en bois ou en métal servaient à descendre dans les galeries et remonter.

Retour dans le passé : Plongée dans l'Histoire des Paysans-Mineurs

La visite de la mine de la Cabane offre une immersion dans le quotidien des paysans-mineurs du XVIIIe siècle. En plus de la découverte de vestiges historiques tout au long du sentier, l’expérience sous terre, dans l’obscurité presque totale, permet d’imaginer la vie et les défis d’une époque révolue. La randonnée et la visite révèlent un passé fascinant, avec une histoire qui se dévoile peu à peu, laissant les visiteurs admiratifs devant les conditions de travail de ces mineurs d’antan.

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