Bienvenue au refuge Buffère
27 mars 2022À la rencontre des gardiens de refuge de la vallée de la Clarée, bienvenue au refuge Buffère !
« Il neige et il vente.
Nous arrivons au refuge en ski de rando. Dans la salle à manger, le poêle est allumé. A la première cuillère de soupe chaude, un sentiment de satisfaction et de repos absolu s’empare de nous. J’ai ce souvenir d’un passage au refuge Buffère lors d’une journée de neige en janvier. Il y a des journées en montagne où le terme refuge prend tout son sens. »
L’été 2020, le refuge fête ses 30 ans. Le gardien, Claude Devalle, est un passionné de ski de randonnée. A travers son refuge, il a envie de transmettre sa passion et de faire découvrir cette pratique qu’il adore. Parfois, il demande aux clients qui sont venus à raquettes :
« Si tu fais du ski, pourquoi tu ne viens pas à ski de rando ? ».
Alors, ils répondent qu’ils n’osent pas, que c’est trop dangereux et trop lourd physiquement. Pour Claude, « si tu skies, il faut glisser », même si la raquette ouvre la montagne hivernale à ceux qui ne skient pas. Alors, il est content quand les convertis viennent frapper à la porte de son refuge pour dire « Regarde, cette fois je suis venu à ski ! ».
La journée de gardien est bien remplie, mais quand il peut, Claude part faire une petite combe le matin, avant le service de midi, pour le pur plaisir et pour être au fait des conditions actuelles. De plus en plus, les randonneurs se tournent vers le gardien de refuge pour avoir des renseignements. Il est collecteur d’infos – sur la hauteur des chutes de neige, la direction du vent, la météo – qu’il transmet, sans donner une appréciation de faisabilité.
A Buffère, comme dans beaucoup d’autres refuges, ils recensent l’historique du manteau neigeux, mais c’est aux pratiquants de l’interpréter et de décider d’y aller ou pas.
« Avant de partir en randonnée, il y a un protocole à respecter, » dit Claude.
Il faut toujours se renseigner sur les conditions de météo et de nivologie. Il faut s’équiper du trio DVA (détecteur de victimes d’avalanche) – pelle – sonde et savoir s’en servir. Ceux qui ne sont pas des habitués de l’activité doivent partir avec un professionnel de la montagne pour découvrir et apprendre. Même les habitués ne doivent pas hésiter à appeler les gardiens pour se renseigner sur les conditions.
Pour faciliter la découverte, il travaille avec les fabricants de matériel de randonnée. Au refuge, il y a un centre test pour les skis, les fixations, les DVA et les splitboards (snowboards qui se transforment en skis d’approche pour la montée). Le matériel devient de plus en plus léger. Récemment, il a vu un couple de 85 et 87 ans qui s’était remis au ski de randonnée grâce au matériel allégé.
En partenariat avec un jeune du village, Léo Viret, compétiteur en ski alpinisme et aspirant guide, le refuge a mis en place un tracé balisé pour ceux qui découvrent : la « Trace à Léo ». Le plus souvent possible, ils tracent cet itinéraire entre le refuge et la crête de l’Echaillon. C’est un itinéraire accessible à toute personne qui sait skier, mais même s’il y a la trace, il appartient à chaque skieur de se renseigner sur les conditions et la météo avant de partir. Comme chaque hiver, le 17 et 18 janvier 2020, le refuge accueille deux jours de lancement de la trace avec des ateliers, des tests de matériel et des rencontres entre professionnels et pratiquants.
Dans les deux pratiques, on se retrouve face aux éléments. Au hasard d’une rencontre avec une navigatrice de la Route de Rhum, l’idée des rencontres « Marin des Cimes » est née. Début mars, le refuge invite six navigatrices pour un weekend d’échanges autour de ces deux milieux. Les randonneurs de passage sont les bienvenus.
Certains viennent au moment d’une initiation au ski de randonnée, avec un guide ou un moniteur de ski et une première nuit en refuge. Le vallon s’y prête à merveille. D’autres font une randonnée itinérante à ski. La particularité et l’atout de la vallée de la Clarée est la possibilité de relier les refuges soit par les crêtes et les combes soit par la vallée. Grâce aux itinéraires de repli qui passent par le fond de vallée, il est possible de rejoindre le prochain refuge par pratiquement toutes conditions.
L’exception, ce sont les refuges de la vallée Étroite car pour les rejoindre, il faut impérativement passer par les cols. Ces passages demandent plus d’expérience et des conditions météorologiques et nivologiques plus stables.
Au printemps, à l’époque des grands raids, il arrive souvent que des guides appellent à la dernière minute pour venir en Clarée, parce qu’ils savent qu’il y aura toujours moyen de faire quelque chose.
« Ici, tu sais que tu pourras aller au prochain refuge en relative sécurité, relative parce que le risque zéro n’existe pas. »
Itinérance pour les familles ou les novices
A la recherche de vacances d’hiver actives, proches de la nature ?
Les refuges de Buffère, du Chardonnet et de Ricou ont pour projet la mise en place d’un parcours d’itinérance qui soit envisageable même en famille.
En 2011, les gardiens ont créé le site de la Compagnie Clarée Thabor pour simplifier la vie aux randonneurs en itinérance. Il suffit de taper www.refugesclareethabor.com pour connaître les disponibilités. Il y a aussi des suggestions de parcours.
Des idées d’itinérance pour sillonner la Clarée de refuge en refuge