Ma vie de berger dans les Hautes Vallées
31 juillet 2024Ancien régisseur dans le monde du spectacle, Thomas est devenu berger il y a 5 ans. Après l’Ariège et la Savoie, c’est dans les Hautes-Alpes, et plus précisément dans la vallée des fonts de Cervières, qu’il veille sur son troupeau. Une nouvelle vie au rythme des moutons et de la nature.
Cette complicité avec les animaux, c’est ce qui plait le plus à Thomas dans son travail.
Être berger, c’est « expérimenter le temps long » comme il le dit lui-même, souvent seul. Enfin pas vraiment seul. Ses collègues de travail sont Sira et Barouf. « Ce que j’ai découvert dans ce métier, c’est le lien avec les animaux, avec les brebis, mais surtout avec les chiens. Il y a une relation très forte avec eux, de confiance, voire de collègues ». C’est donc tous les trois qu’ils parcourent la montagne.
Son bureau ? Un environnement préservé et naturel qui ferait rêver plus d’un. Qu’il pleuve, qu’il vente ou que le soleil brille, chaque journée suit le rythme du troupeau. Certaines journées sont plus agréables que d’autres.
« Ce qui m’a amené d’abord à faire ce métier, c’est l’envie de vivre la montagne. Avant d’être berger, je la pratiquais beaucoup mais avec l’impression d’y être toujours en touriste. Pour vivre une montagne, je ne vois que deux boulots : berger ou gardien de refuge. Ce sont les deux seuls métiers où tu te poses, tu t’ancres sur un territoire de l’hiver à l’hiver ».
Dès 7h, Thomas les conduit en alpage jusqu’à de l’herbe bien fraîche. « Il faut essayer de manger la montagne au mieux, de ne pas surpâturer des endroits, ni en sous pâturer d’autres pour garder l’environnement le plus vert possible ».
La matinée est synonyme de surveillance. Quand vient le temps des grosses chaleurs à la mi-journée, les moutons chôment. Ils ruminent leur nourriture. C’est le moment de pause du berger, pendant que les bêtes sont parquées et protégées par les patous.
En fin d’après-midi, seconde balade, second repas. Thomas en profite pour donner les soins aux moutons blessés, des « petits bobos » aux plaies infectées par des vers. Ainsi s’achève la journée type du berger des Fonts de Cervières.
Partager la montagne
Randonneurs, bergers, cyclistes, traileurs, … La montagne est le terrain de jeu de publics très différents. C’est avant tout un environnement qu’il faut préserver, et donc partager dans le respect de chacun.
Pour les bergers, il s’agit de leur espace de travail. Certains font face à des problèmes de civilité. « Les cabanes sont nos maisons. C’est notre refuge, là où on se repose. Quand on arrive et qu’il y a des gens en train de pique-niquer devant, ce n’est pas toujours super agréable. Ou encore, certains pensent qu’on fait partie du folklore, du paysage. Non, on travaille. Nous prendre en photo ça va, mais le minimum c’est de poser la question et de dire bonjour avant. C’est avec plaisir qu’on partage ces espaces mais on attend du respect en retour » explique Thomas. De son côté, le berger est conscient de ses devoirs pour faciliter le passage des usagers de la montagne près de son troupeau. « On a tous des problématiques avec les chiens de protection. Dès qu’il y a du monde qui passe, on est toujours vigilant, on surveille comment ça se passe entre les personnes et les chiens pour détendre les choses si besoin. » En cas de rencontre avec les chiens de protection, des gestes simples sont à adopter.
Comment se comporter face aux chiens de protection des troupeaux ?
à la rencontre de thomas
En ce début d’été, nous retrouvons Thomas dans les fonts de Cervières lors d’une chaude matinée de juillet. Toujours un œil sur le troupeau, le berger se confie sur sa vie, sa vision de ce métier atypique et son quotidien en montagne.
A retrouver dans la vidéo ci-dessous.